Un poème de Li Bai
Tous les écoliers chinois l'apprennent par coeur à l'école... Voici un très célèbre quatrain de Li Bai (701-762).
"Chuang qian ming yue guang
yi shi di shang shuang
ju tou wang ming yue
di tou si gu xiang"
"L'Immortel banni sur terre" jouit de la vie, jusqu'à ce que des rivaux parviennent à l'exiler dans le Yunnan, province du sud insalubre. On dit qu'il est mort ivre en tentant de saisir le reflet de la Lune dans l'eau du Chang Jiang (Fleuve Bleu ou "Yang-tsé").
Le poète se distingue par un ton assez personnel, fait de mélancolie et de gaîté, tout en exubérance.
Comme de nombreux quatrains (c'est-à-dire distiques doublés) de la poésie chinoise classique, la rime ici est aux 1er, 2ème et 4ème vers. Le pentamètre employé est régulier, on trouve aussi en poésie chinoise des vers réguliers à quatre et sept pieds.
Sous la dynastie Tang dont vient ce poème, les poèmes étaient souvent accompagnés de musique.
La Lune et ses reflets constituent un écho au thème bouddhique de l'illusion universelle.